
Campagnes tranquilles du Laos Sud
Depuis Paksé nous entamons notre ascension vers le plateau des Boloven. Malgré heure matinale, crème solaire, couvre-chef et tenue adaptée, déjà le soleil nous brûle et nous nous réfugions à l’ombre dès qu’une occasion se présente. Au bout de 20 km, nous revenons sur nos pas assommés, et nous dormons toute l’après midi. La tête grosse comme une pastèque, nous avons tous deux frôlé l’insolation.
Nous n’avons plus que deux semaines devant nous, alors c’est décidé : nous échangeons notre moyen de locomotion. Nous repartons à la découverte du plateau toujours sur deux roues mais cette fois avec un moteur, afin d’en découvrir un maximum dans un court délai.
Passage incontournable par le charmant village de Champassak qui abrite le temple de Vat Phu. Ce magnifique temple d’architecture khmère et de religion hindouiste est classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Situé au pied du mont Phou Kao qui attire l’attention par sa forme, identifiée dans l’antiquité à un linga, le symbole phallique de Shiva ; d’où son nom ancien de Lingaparvata, et sa réputation de montagne sacrée.
Sur le plateau nous traversons de nombreux petits villages aux petites maisons sur pilotis. Le plateau est peuplé par différentes ethnies, notamment par les Katu. Pendant la guerre de nombreuses familles de l’ethnie Katu ont fuit leurs forêts d’origines, proches de la piste Ho Chi Minh, s’installant dans les Boloven pour cultiver café, manioc, papaye, banane, et bien d’autres fruits.
Nous découvrons quelques cascades toutes aussi belles les unes que les autres. Tad Fan la plus impressionnante plonge dans un gouffre de presque 200 m de profondeur.
Sous le charme du paisible village de Tad Lo nous nous installons dans un petit bungalow aux murs de bambou tressé, au dessus de la rivière. Nous n’avons que deux pas à faire pour une baignade matinale dans la rivière. La maitresse de maison, excellente cuisinière, nous régale d’une cuisine fraiche. Son poisson ne pourrait être plus frais puisqu’à notre grande surprise elle l’écaille « vivant » ! A chaque fin de repas d’immenses salades de papayes et bananes nous sont gentiment offertes.
Porcelets, bufflons, veaux, canetons, poussins, chevreaux, chiots, chatons… ça grouille partout ! Le village est une sorte de grande ferme pédagogique. Parmi eux les enfants courent et jouent de toutes parts, en toute liberté, sans interdits : quelques garçons jouent fièrement aux billes sous le regard des jeunes filles, à longueur de journée petits et moyens grignotent des boulettes de riz gluant ou du tamarin, et il y a constamment une bande faisant des sauts périlleux pour se jeter dans la rivière puis se débattant maladroitement dans l’eau pour rejoindre la rive. Tous nus pour les plus jeunes et habillées pour les jeunes filles, car au Laos le bikini est perçu presque comme la nudité, ainsi dès l’adolescence les femmes se baignent habillées.
Nous serions restés dans ce paisible village bien plus longtemps… mais la route reprend et nous poursuivons notre découverte du plateau et ses cultures de café. Région volcanique à la terre fertile, le plateau est exploité depuis les années 20 par les colons français qui y ont implanté la culture du café.
Séchage des grains de café
Nous poursuivons dans la lancée, pour bien conclure notre voyage en Asie du Sud Est, nous louons un bungalow au tarif exorbitant de 2 euros par nuit sur l’île de Don Det. Nous surplombons le Mékong dans la région des 4000 îles où le fleuve atteint jusqu’à 14km de largeur maximale.
Notre programme est densément chargé : tour de l’île au soleil levant, sieste en hamac aux heures chaudes, dégustation de jus de fruits frais, balades à vélo le long d’étroites pistes de jungle, baignades aux cascades, belles observations ornithologiques, observation des techniques de pêches locales ou des moissons du riz….. nous nous mettons facilement au rythme local dont le mot d’ordre est la « tranquillité ».
4000 îles
Reprise de la route pour franchir la frontière avec la Thaïlande, nous devons rejoindre Bangkok d’où nous décollons pour les Philippines. Ce sont nos derniers kilomètres, puisque notre périple à vélo touche à sa fin.
Avec près de 10000 km pédalés en 8 mois, une vingtaine de pays traversés, des dizaines de cols franchis dévoilant tout autant de paysages à couper le souffle, et par dessus tout des centaines de belles rencontres et riches échanges qui resteront gravés dans nos mémoires.
L’aventure n’est pas terminée puisque nous prenons la direction les Philippines pour y découvrir fonds marins colorés, massifs karstiques, rizières en terrasses, mangroves et villages de pêcheurs !
coucou merci beaucoup de nous avoir fait voyager avec vous.les photos sont magnifiques.que de beaux souvenirs vous allez avoir!! bonne continuation profitez bien bisous