Au fil du Mékong dans le Nord du Laos

Au fil du Mékong dans le Nord du Laos

26 novembre 2015 1 Par pignon sur monde

Arrivée au Laos à Houay Xay, petite ville frontalière au bord du Mékong.  Nous avons passé plus de temps qu’escompté en Thaïlande, et c’est le hasard du calendrier qui nous offre la bonne surprise d’arriver au Laos pendant de grandes fêtes annuelles. Ce weekend se déroulent trois fêtes traditionnelles :

  • « boun ok phansa » : la fin du carême bouddhique, après 3 mois de retraite les moines ont l’autorisation de sortir de leur pagode. C’est aussi la reprise des mariages.
  • « boun souang heua » : la fête des pirogues célèbre la fin des moussons. Pendant la fête on peut admirer des courses de pirogues ; malheureusement pour nous, nous arrivons juste après la course.
  • « boun that luang » : la fête des lumières, qui a lieu le lendemain de la fête des pirogues, est l’occasion de splendides illuminations.

Le soir toute la ville s’anime autour de stands de jeux ou de nourriture, de bars et de pistes de danse. Entre alors dans la rue principale un défilé de magnifiques bateaux, faits de bois et papiers colorés, et éclairés par des dizaines de bougies et encens. Chaque bateau est posé au sol, proche de la délégation de moines, enfin que les croyants viennent y déposer des bougies et offrandes. Ces bateaux sont fabriqués maisons par les bons soins de différents groupes de familles qui concourent pour obtenir le classement du meilleur bateau. Descendus sur les rives du fleuve, les mises à l’eau sont souvent accompagnés de nombreux feux d’artifices, de musiques et de chants,… et des centaines de lanternes s’élèvent vers le ciel. Dans la rue, toutes générations sont réunies pour chanter et danser, les verres de bières et de « lao lao » (alcool de riz) tournent gaiement.

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Nous rejoignons Luang Prabang en deux jours de navigation, tout en douceur, sur les eaux du fleuve Mékong. Les paysages défilent, majoritairement la forêt tropicale dense et impénétrable, mais aussi les scènes de vies dans les quelques hameaux isolés : des pêcheurs, des enfants qui jouent, des villageois qui entretiennent les parcelles de culture…

Différents types d’embarcations existent, nous optons pour le « slow boat » (bateau lent), au tarif le plus attractif. Parmi les autres embarcations existantes : les « speed boat » (bateau rapide) ; ces petits bateaux légers sont équipés d’une bonbonne remplie d’un produit améliorant la puissance du moteur et filent comme de vraies petites fusées sur l’eau. Les occupants, souvent allongés pour l’aérodynamisme, portent un casque de « moto ». Inutile de préciser que de nombreux accidents sont répertoriés !

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Deux jours après la fête des lumières c’est avec enchantement que nous découvrons de splendides illuminations dans le joli coeur historique de Luang Prabang. De grands dragons de papiers colorés ont été confectionnés, et sont illuminés chaque soir grâce aux guirlandes lumineuses qui parcourent leurs corps.

La petite ville coloniale de Luang Prabang mêle les charmes de constructions laotiennes et françaises avec de petites ruelles pavées, arborées et fleuries.

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Classée à juste titre au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO, Luang Prabang connait une forte fréquentation touristique. En arrivant nous sommes surpris par tous les affichages « à faire / à ne pas faire au Laos » ainsi que des affiches sur le respect et la bonne conduite à tenir lors de la quête matinale de nourriture des moines. Les affiches sont explicites et traduites dans une dizaine de langues : « rester de l’autre côté du trottoir », « garder le silence », « ne pas utiliser de flash », etc… Nous comprenons vite ces affiches, et nous sommes absolument choqués de découvrir le comportement sauvage des hordes de touristes qui viennent braquer leurs objectifs d’appareils photos sur le nez des moines. Même sans affiches, la notion de respect n’est-elle pas évidente ? Et que font les guides censés encadrer ces groupes !? Ecoeurés nous ne prendrons presque aucune photo de moines, ni de portraits sur les marchés.

Nous trouvons avec plaisir quelques héritages de la colonisation française : la pétanque que les lao ont largement adoptée et pratiquent avec un grand sérieux, et nous ne sommes pas mécontents également de trouver du pain baguette.

La nonchalance et la douceur du peuple lao nous séduisent. Sans même nous en rendre compte on adopte leur rythme lent et plaisant. Nous restons à Luang Prabang plus qu’escompté, partant chaque jour à vélo à la découverte d’une nouvelle cascade et randonnant dans les forêts environnantes. L’eau des cascades de Kuang Si et Sé nous surprennent par leur couleur : depuis leurs sources ces cours d’eau s’écoulent sur de nombreuses roches calcaires, se chargeant en particules de carbonate de calcium qui lui confèrent une magnifique et surprenante couleur turquoise.

Cascades Nord 3

Dans cette région Nord, et ce sera ainsi pendant tout le Laos, d’immenses papillons croisent nos routes et chemins, certains sont si grands qu’on croiraient voir venir des oiseaux.

Papillons

Ayant trop trainés dans la région de Luang Prabang, nous prenons un bus de nuit pour rejoindre Vientiane. La capitale du Laos est une petite ville à taille humaine. On y découvre avec délice plusieurs bonnes boulangeries françaises, après 8 mois sur les routes, inutile de préciser qu’on craque pour un bon croissant croustillant au bon goût beurré. Le temps nous faisant défaut, nous devons choisir entre pédaler au fil du Mékong ou pédaler dans le Sud du pays. Attirés par le Sud nous faisons un nouveau saut de puce vers Paksé pour aller parcourir le plateau des Boloven et les 4000 îles.

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Quand il n’a pas de sacoches Nicolas se transforme en tuk-tuk pour personnes âgées !!

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 Ombrelles sur le marché

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