Hospitalité campagnarde

Hospitalité campagnarde

15 mai 2015 6 Par pignon sur monde

Après Budapest, les campagnes hongroises se sont enchainées.

Nous faisons un crochet à Kalocsa pour découvrir son petit musée du paprika. Culture emblématique du Sud de la Hongrie depuis le 18eme siècle et épice qui parfume tous les plats du pays. Au mois d’août alors que les fruits sont bien murs, dans la région ont dit que « les champs sont en feu ».

A la sortie du village nous faisons halte dans un petit boui-boui local, à l’ombre d’un parasol (il fait près de 35°c). Quelques mots échangés avec notre voisin de table et nous voila partis tous les trois en vélo pour rejoindre les rives du Danube ensemble. Franz nous fait gouter le meilleur poisson du Danube (parfumé au paprika, un vrai régal), le tout accompagné de quelques unes des boissons traditionnelles hongroises.

Chemin vers la Croatie. Nous passons notre premier poste frontière où le douanier est fier de nous proposer un tampon sur le passeport.

Drôle d’ambiance dans cette région de la Croatie, fortement marquée par la guerre. Dans bourgades et villes traversées, maisons détruites et façades criblées d’impacts de balles côtoient de nouveaux bâtiments neufs et modernes. D’ailleurs, pas de bivouac sauvage en Croatie pour nous : dès que nous nous écartons des routes, nous nous retrouvons nez à nez avec des panneaux nous alertant sur la possible présence de mines. Nous optons pour le camping chez l’habitant, entre poulailler et potager, chez une gentille dame croate. Nous avons parcouru nos plus longues étapes en Croatie, avec deux journées de près de 130Km… à ce rythme, nous sommes bien vite rendus en Serbie.

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Peu après la frontière, nous sommes dans une région de campagne profonde serbe. Alors que nous sommes en pleine recherche d’un endroit douillet où poser notre guitoune, nous croisons le chemin d’un drôle de personnage qui deviendra vite le plus attachant de tout notre voyage.

Au départ conviés à planter la tente sur sa pelouse, nous sommes accueillis dans une chambre dans sa maison familiale traditionnelle. Zlatsko déborde de gentillesse et de générosité. Aussi excellent cuisinier, il nous prépare deux délicieux repas.

Tout le voisinage nous rend visite, nous comble de cadeaux et portes-bonheur pour notre voyage. Nous sommes émus et gênés de tant de générosité.

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Ces premières 24h en Serbie sont un véritable plongeon dans la culture serbe. Quelque peu déconcertés dans les campagnes de nous voir servir du « rakia » (eau de vie locale) à 7h du matin avec le café, l’expérience se renouvelle à Belgrade où nous découvrons la culture des « kafana », ces petits bars-restaurants. La ville s’anime et bouillonne le soir, d’autant plus dans le vieux quartier bohémien de Skadarlija (en serbe cyrillique : Скадарлија), où nous avons posé nos sacoches pour deux nuits.

Incroyable ville que Belgrade, littéralement « beo » pour blanche, et « grad » pour ville. Située à la confluence de la Sava et du Danube, la ville domine la région. Point stratégique entre Europe Occidentale et Orientale, elle a été convoitée et occupée par bien des empires depuis l’arrivée des tribus celtes en 200 av. JC. Ville des contrastes par excellence, son architecture est totalement décousue. Détruite à plusieurs reprises lors des conflits, elle est partiellement reconstruite dans un style aussi différents que les politiques qui s’y enchainent.

Ainsi édifices des années 1920 côtoient quelques rares et jolies maisons de l’époque ottomane, et de massifs immeubles de l’époque communiste. Aussi moches que fonctionnels, ces derniers devaient accueillir et donner du travail à toute la population.

Malgré la barrière de la langue, le voyage a pris une nouvelle tournure ces derniers 10 jours. Nous sommes comblés de belles rencontres. Nous devenons implacables au jeu du « dessinez, c’est gagné » et aux mimes.

Nous quittons Belgrade ce matin, sous la pluie, pour rejoindre Sofia, dernière capitale européenne.

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