
Traversée de la Perse
Pays clé marquant la moitié de notre traversée. Pays que nous attendons avec impatience tant nous l’ont vanté de précédents voyageurs avec qui nous avons échangé. Avec 30 jours de visa seulement et une température estivale écrasante, à défaut de pédaler, nous sommes bien décidés à découvrir autant que possible l’Iran, nous joignons donc les villes principales en bus et pédalons en étoile à chaque escale.
Nous perdre dans les dédales de ruelles des bazars est devenu un de nos passe-temps préférés en Iran. Celui de Kashan nous plait d’entrée de jeu, outre les dizaines d’échoppes alimentaires, vestimentaires, cosmétiques, de tapis et bien d’autres denrées, le bazar dissimule des dizaines de trésors magnifiques : caravansérails, hammam, puits, mausolées, ateliers… Kashan est située en plein désert, nous sommes séduits par l’atmosphère de la ville couleur sable. Pour mieux l’apprécier, nous montons sur les toits d’où jaillissent les dômes et minarets couleur turquoise.
A notre arrivée à Kashan nous sympathisons avec un jeune homme, en soirées Behnam nous fait découvrir sa ville avec sa petite famille. Ambiance détendue dans le jardin à l’extérieur de la ville pour discuter autour de tasses de thé et assiettes de fruits frais, enveloppés par un doux nuage de tabac à la pomme car le narguilé tourne de bouche en bouche. Par contre, en présence de toute la famille, tradition oblige, hommes et femmes sont séparés.
Leurs sorties familiales commencent souvent vers 23h et durent jusqu’à 4h du matin environ. On est perplexes, les iraniens sont-ils insomniaques ? Est-ce le ramadan? La saison d’été ? Notre question fait rire, réponse : un peu des trois.
Curieux d’approcher la chaine de montagne des Zagross, accompagnés d’un compagnon de voyage, nous négocions un crochet en véhicule pour rejoindre Ispahan par les montagnes. Vélos solidement accrochés au toit. Balade dans le très beau village de montagne d’Abyaneh. La chaleur y est douce et agréable. Les dames arborent de splendides habits traditionnels colorés, aux motifs très floraux ; vêtements qui se démarquent des longs tchadors noirs portés par la majorité des femmes en Iran (note ethymologique : tchador est un mot perse signifiant « tente »).
Sous le charme de la rafraichissante ville d’Ispahan, nous y posons nos sacoches pendant cinq jours.
La ville a quantité de rues et boulevards bordés d’arbres, de nombreux parcs et jardins perses verdoyants, des ponts à dizaines d’arches traversant la rivière Zayandeh… sans oublier l’incontournable place Naqsh-e Jahan (ou Imam Square), la deuxième plus grande place au monde bordées par la mosquée du Shah, le palais Ali Qapu et la mosquée du Cheikh Lotfollah.
A notre grande surprise, Mehdi (notre hôte à Ispahan), nous laisse les clés d’un superbe appartement, juste pour nous, avec garage pour les vélos ; quel luxe ! On passe un peu de temps avec Mehdi pour dîner ou nous balader ensemble en vélo, nous passons aussi beaucoup de temps avec Pouya qui (avec son excellent niveau de français) nous fait découvrir la ville et nous convie à la succulente cuisine iranienne. Au détour d’une venelle dans le bazar, nous retrouvons aussi Kevin et Juliette, cyclo en tandem, croisés à l’ambassade française quelques jours auparavant.
La ville de Chiraz ne génère pas le même enchantement qu’Ispahan, mais nous sommes accueillis par Ali, Hayedeh et leurs deux filles ; une adorable famille, et aussi la première famille vraiment pratiquante que nous côtoyons. Nous nous régalons à leurs côtés lors de pique-niques au parc, parties de cartes jusqu’à point d’heure, échanges linguistiques… ils organisent même une belle surprise anniversaire pour Nicolas !
Vendredi (le dimanche iranien) suivi de deux jours fériés pour la fin du ramadan, tous les parcs urbains sont colonisés par des tapis, des réchauds, des tentes pendant trois jours : ambiance familiale joyeuse, bonnes odeurs de cuisine et rires d’enfants, nous sommes heureux d’être nous aussi en famille pour vivre ce moment là.
Persepolis, construite en l’an 518 avant JC. est la mythique et majestueuse capitale de l’empire achéménide ; l’un des premiers empires de la planète. Escaliers monumentaux, salles du trône, salons de réceptions et dépendances, cet ensemble n’a pas d’équivalent. La belle capitale a été pillée et incendiée en 330 avant JC. par Alexandre le Grand, mais bien qu’elle soit en ruine, on est impressionnés par sa démesure et quantité de bas-reliefs parfaitement bien conservés.
Pour atteindre la cité désertique de Yazd, nous traversons notre premier orage de désert : décor digne d’un bon Mad Max ! Nous rejoignons Kevin et Juliette avec qui nous pédalons en quête de dune de sable. L’orage a chassé la chaleur et nous pédalons par un doux et idéal 30° dans le désert. Nous ne trouverons pas de dunes de sable dans ce désert caillouteux mais nous passerons une nuit dans une charmante maison traditionnelle dans un petit village perdu dans le désert.
Bus de nuit pour rejoindre Mashhad. A notre arrivée nous filons à toute allure au consulat turkmène. Depuis quelques jours, de nombreux voyageurs se sont fait refuser leur visa de transit pour le Turkménistan. Roulement de tambours… au fond de nous on veut y croire ! Mais non ! Visas refusés… sans raison, pour tous les deux.
Nous repartons immédiatement pour Téhéran, les questions fusent : que faire, où aller, comment, combien…? La réalité économique nous rattrape vite, il nous faut trouver la meilleure option pour ne pas bouleverser notre voyage au long cours. Passer par l’Azerbaijan ? par l’Arménie ? par Dubai ?
Un vol hebdomadaire lie Téhéran à Tashkent le vendredi soit le 31.07, mais notre visa ouzbek commence le 1.8. Nous nous présentons poliment au consulat ouzbek pour négocier une entrée anticipée de 24h. La réponse est brève et expéditive : « no », « no » et on nous claque la porte au nez.
Nous envisageons le bateau de Baku, en Azerbaijan, pour traverser la Mer Caspienne vers le Kazakstan. Nous avons même la possibilité d’obtention du visa azerbaijani en 24h, à la seule condition d’avoir une lettre de recommandation de notre ambassade. Hors notre chère ambassade française ne nous reçoit guère mieux que leurs amis du consulat ouzbek.
Découvrant certains prix exorbitants de vols dans les régions d’Asie Centrale, nous réservons même le vol le moins couteux que nous trouvons : pour Singapour. Mais frustrés de se voir amputer une partie de notre itinéraire au fil des anciennes caravanes des routes de la soie, nous optons pour l’Arménie et réservons un vol Erevan>Tachkent.
La chasse aux visas est une véritable loterie, à notre grand désespoir nous ne sommes pas parmi les numéros gagnants ces temps-ci.. Espérons que la chance tournera et que nous obtiendrons notre visa chinois à Bishkek.
Grande contrariété, car sans ce visa de transit turkmène nous devons prendre l’avion, bouleversant notre traversée terrestre du continent eurasiatique depuis son « far west » jusqu’à son « far east ». C’est aussi ça qui fait le voyage : les imprévus.
Nous quittons l’Iran riches de magnifiques souvenirs, monuments et paysages, mais surtout riches de belles rencontres qui nous ont permis de comprendre la culture et l’histoire iranienne.
Nous confirmons la légendaire hospitalité iranienne, qui nous a touché et ému, mais qui nous a aussi fatigué devenant parfois maladroite et oppressante.
Nous avons découvert la culture du tarouf, spécifique à l’Iran. Toujours (re)demander 3 fois à un iranien pour s’assurer qu’il parle sincèrement, car le tarouf veut qu’on réponde « oui » par politesse, de même le tarouf veut qu’on invite par politesse alors qu’on ne le souhaite pas réellement. Par exemple au bazar de Kashan un vieux monsieur insiste pour que nous venions déjeuner chez lui à midi, nous avons refusé 2 fois (seulement), nous revenons à 12h comme convenu, il nous dit qu’on s’est trompé que nous devons revenir à 13h, nous revenons mais il a disparu de sa boutique.. nous ne connaissions pas encore le tarouf.
Nous filons en Arménie, pas mécontents de rebondir sur une nouvelle destination.
bonjour les amoureux,
on salue bien entendu cette moitié de parcours et nous nous régalons de vos commentaires qui font bien entendu rêver… on parle beaucoup de l’Iran en France en ce moment et les commentaires sur la beauté du pays et les sens de l’hospitalité confirment ce que nous pensions même s’il y a des surprises qui font partie du voyage.
Pour avoir lu un livre d’un cavalier de Loire-Atlantique sur la traversée des pays voisins de la Mongolie (clin d’œil!) Ousbé…Kirgi et tous les « stan », ce n’est pas toujours aisé de passer d’une région à l’autre car le « bakchich » fait valeur de référence! méfiance et persévérance!!
bonne route pour la suite et gros bisous d’encouragement
Jac et Théthé
Merci pour ces belles photos et les commentaires qui y sont associés.
Continuez à nous faire rêver et à nous faire connaître les différents pays que vous traverser.
Belle continuation 😉
« Il n’y a d’homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie. »
Alphonse de Lamartine
salamalekoum
la boheme ..la bohemeeeeeeeeeeeeeeee
Faites gaffes a charles aznavour il se cache par la bas je crois…
Putain ca a l air d etre pas mal votre periple en + il commence a vous arriver des imprevus ca fait de l histoire a raconter….
Moi je veux voir une photo de vos mollets saillants les copains..
profitez bien pedalez pedalez mais pas trop vite car vous allez deja etre de retour
Gros bizoo a vous 2 prenez en plein les noeils ….
Vas y louison!!!!!!